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  • Face à une répression violente, les actions coup de poing sont-ils un levier ?

    Posted by phoenix73 on 12/06/2025 à 09:41

    Bonjour,

    Oui c’est mon cogitement depuis 2 jours !

    Merci @inframince parce que le sujet vient de ce que tu disais sur Act Up (je me suis renseignée). Et plus largement sur les violences étatiques, médiatiques et la répression en augmentation ces dernières années. Et comment réagir et se mettre en opposition pour dire stop.

    Petit point pour les noobs LGBTQIA+ : la marche des fiertés vient des émeutes de Stonewall.

    « Les émeutes de Stonewall

    Ces émeutes ont eu lieu en juin 1969 à New York, lorsque les personnes LGBTQ+ présentes dans le bar Stonewall Inn se sont révoltées contre une descente de police, fréquente et brutale à l’époque. Ce soulèvement spontané, mené notamment par des personnes trans, racisées et marginalisées, est considéré comme le déclencheur du mouvement moderne pour les droits LGBTQ+. Ces émeutes ont donné naissance aux premières Gay prides, organisées dès l’année suivante. »

    Une révolte qui s’est répandue dans le pays et à travers le monde.

    Quant à Act Up qui a été fondé en 1987 à New York, est un collectif militant né en réaction à l’inaction politique face à l’épidémie de VIH/Sida. Leurs actions coup de poing incluaient des die-ins (simulations de morts collectives), des occupations de bureaux de laboratoires ou d’agences gouvernementales, ou encore des slogans-chocs (« Silence = Death »). Ces méthodes ont permis de médiatiser l’urgence sanitaire, d’accélérer l’accès aux traitements, et de briser le silence et la stigmatisation entourant la maladie. En France, Act Up-Paris a également marqué les esprits par ses interventions percutantes dans les années 90.

    Alors oui, les droits LGBT et l’acceptation sont nés dans des luttes et actions coup de poing.

    Mais tout n’a pas été acquis de cette façon, comme le mariage pour tous qui a été obtenu en 2013 après un long processus politique, marqué par des débats parlementaires et une forte mobilisation associative et citoyenne. La stratégie adoptée par les associations LGBTQ+ était alors institutionnelle, axée sur la sensibilisation, le dialogue politique, et les recours juridiques.

    On l’a vu aussi dans d’autres combats comme Me Too pour dire stop aux violences sexuelles contre les femmes. Juste en retirant le voile sur des sujets tabous. pour rappel, il a été lancé par Tarana Burke puis popularisé en 2017, repose sur la parole collective des femmes dénonçant les violences sexuelles. Ce mouvement n’a pas eu recours à des actions physiques ou visuelles choc, mais a bouleversé les rapports de pouvoir grâce à la libération massive de la parole et l’exposition médiatique de comportements auparavant tolérés ou ignorés.

    MAIS certains actions coup de poing peuvent produire l’effet inverse. On l’a vu pour les gilets jaunes qui lorsqu’ils sont allés trop dans la radicalité cela a divisé l’opinion pourtant favorable à la base.

    Les opérations de désobéissance civile (comme bloquer des routes ou coller des affiches violentes) ont pu être mal perçues par le grand public, surtout si elles pénalisent des citoyens lambda plus que les vrais responsables.

    Il en va de même quand certaines interventions de groupes écologistes radicaux ou militants antispécistes ont suscité des critiques, non sur le fond, mais sur la forme jugée « violente » ou “antidémocratique”.

    Ce qui souligne la complexité de l’équilibre entre le choc nécessaire et rejet de l’opinion d’où mon questionnement :

    Les actions dites coup de poing, que l’on peut qualifier de violentes, sont-elles un mal nécessaire ( un levier?) pour se faire entendre ? Et d’après vous, quand est-il judicieux de les utiliser sans retourner l’opinion contre soi ?

    J’ai vu ça par exemple ce matin : 👉 https://www.dailymotion.com/video/x9l7o5sLe député européen Grzegorz Braun DÉTRUIT une exposition LGBT au Parlement polonais. (Pas pu vérifier cette info donc à prendre avec des pincettes.)

    • Cette discussion a été modifiée Il y a 3 mois, 4 semaines par  phoenix73.
    Farf répondu Il y a 3 mois, 4 semaines 2 Membres · 2 Réponses
  • 2 Réponses
  • Farf

    Membre
    12/06/2025 à 10:58

    Hellooooo ☀️

    Là encore, vaste question ! 🙂

    Personnellement, je fais la distinction entre la volonté « faire évoluer »-une tendance par exemple-, et vouloir « renverser » un état de fait.

    Évolution vs révolution, ou révolte.

    La première, selon moi, se construit dans le temps, par l’éducation, la sensibilisation, l’information etc, quand dans la seconde, il y a nécessité d’urgence. Je ne situe pas l’une ou l’autre sur une échelle de valeurs en terme d’importance, cela-dit. Mais quand l’une concerne des minorités, et l’autre un plus grand nombre, je crois nécessaire (malheureusement) de devoir passer avant tout par certaines étapes, afin de toucher davantage de monde pour rallier, et ensuite peser dans la balance en faveur de cette évolution.

    Tu cites l’exemple du mouvement des gilets jaunes. Je n’ai perçu dans ce mouvement aucune violence, dans leurs actes, (indépendamment du fait que le mouvement ait rassemblé des personnes de tous bords, y compris avec certaines accointances que je perçois comme violentes). Ici, la mobilisation était telle qu’elle a, de par son ampleur, fait trembler de peur le gouvernement, qui y a répondu par la répression.

    Je ne suis pas une violente, mais, tu as écrit sur un autre sujet utiliser les mm outils que tes interlocuteurs pour communiquer. Eh bien, à défaut d’écoute, je suis convaincue qu’il aurait fallu y répondre de la même façon, si toutefois le covid n’avait pas avorté ce soulèvement.

    Les luttes ne se remportent pas dans un bain moussant. Tous les acquis sociaux sont passés par le combat. Je ne dis pas que c’est bien. Je constate que c’est factuel.

  • Farf

    Membre
    12/06/2025 à 11:35

    … Je poursuis encore un peu…<div>

    Tu as écrit, sur le sujet de l’affiche de la Marche des fiertés, que tu aurais davantage vu pour cette affiche de mettre en relief la diversité, notamment professionnelle. Je pense que c’est un bon point de réflexion, car ça montre que potentiellement, n’importe qui est concerné, ou peut l’être. D’un point de vue pédagogique, ça me semble constructif, et bien plus susceptible d’ouvrir les esprits qu’un poing dans la gueule. Même si là aussi, comme Infra, qq part ça me fait bien jubiler que des RN ou autres se mangent une petite torgnole.

    On en revient donc à cette nécessité de toucher une masse de gens.

    C’était le cas des gilets jaunes. Chacun ou presque était concerné, individuellement.

    Le principal levier pour faire évoluer se situe ici je crois, avant toute chose.

    </div>

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