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Face à une répression violente, les actions coup de poing sont-ils un levier ?
Bonjour,
Oui c’est mon cogitement depuis 2 jours !
Merci @inframince parce que le sujet vient de ce que tu disais sur Act Up (je me suis renseignée). Et plus largement sur les violences étatiques, médiatiques et la répression en augmentation ces dernières années. Et comment réagir et se mettre en opposition pour dire stop.
Petit point pour les noobs LGBTQIA+ : la marche des fiertés vient des émeutes de Stonewall.
« Les émeutes de Stonewall
Ces émeutes ont eu lieu en juin 1969 à New York, lorsque les personnes LGBTQ+ présentes dans le bar Stonewall Inn se sont révoltées contre une descente de police, fréquente et brutale à l’époque. Ce soulèvement spontané, mené notamment par des personnes trans, racisées et marginalisées, est considéré comme le déclencheur du mouvement moderne pour les droits LGBTQ+. Ces émeutes ont donné naissance aux premières Gay prides, organisées dès l’année suivante. »
Une révolte qui s’est répandue dans le pays et à travers le monde.
Quant à Act Up qui a été fondé en 1987 à New York, est un collectif militant né en réaction à l’inaction politique face à l’épidémie de VIH/Sida. Leurs actions coup de poing incluaient des die-ins (simulations de morts collectives), des occupations de bureaux de laboratoires ou d’agences gouvernementales, ou encore des slogans-chocs (« Silence = Death »). Ces méthodes ont permis de médiatiser l’urgence sanitaire, d’accélérer l’accès aux traitements, et de briser le silence et la stigmatisation entourant la maladie. En France, Act Up-Paris a également marqué les esprits par ses interventions percutantes dans les années 90.
Alors oui, les droits LGBT et l’acceptation sont nés dans des luttes et actions coup de poing.
Mais tout n’a pas été acquis de cette façon, comme le mariage pour tous qui a été obtenu en 2013 après un long processus politique, marqué par des débats parlementaires et une forte mobilisation associative et citoyenne. La stratégie adoptée par les associations LGBTQ+ était alors institutionnelle, axée sur la sensibilisation, le dialogue politique, et les recours juridiques.
On l’a vu aussi dans d’autres combats comme Me Too pour dire stop aux violences sexuelles contre les femmes. Juste en retirant le voile sur des sujets tabous. pour rappel, il a été lancé par Tarana Burke puis popularisé en 2017, repose sur la parole collective des femmes dénonçant les violences sexuelles. Ce mouvement n’a pas eu recours à des actions physiques ou visuelles choc, mais a bouleversé les rapports de pouvoir grâce à la libération massive de la parole et l’exposition médiatique de comportements auparavant tolérés ou ignorés.
MAIS certains actions coup de poing peuvent produire l’effet inverse. On l’a vu pour les gilets jaunes qui lorsqu’ils sont allés trop dans la radicalité cela a divisé l’opinion pourtant favorable à la base.
Les opérations de désobéissance civile (comme bloquer des routes ou coller des affiches violentes) ont pu être mal perçues par le grand public, surtout si elles pénalisent des citoyens lambda plus que les vrais responsables.
Il en va de même quand certaines interventions de groupes écologistes radicaux ou militants antispécistes ont suscité des critiques, non sur le fond, mais sur la forme jugée « violente » ou “antidémocratique”.
Ce qui souligne la complexité de l’équilibre entre le choc nécessaire et rejet de l’opinion d’où mon questionnement :
Les actions dites coup de poing, que l’on peut qualifier de violentes, sont-elles un mal nécessaire ( un levier?) pour se faire entendre ? Et d’après vous, quand est-il judicieux de les utiliser sans retourner l’opinion contre soi ?
J’ai vu ça par exemple ce matin : 👉 https://www.dailymotion.com/video/x9l7o5s – Le député européen Grzegorz Braun DÉTRUIT une exposition LGBT au Parlement polonais. (Pas pu vérifier cette info donc à prendre avec des pincettes.)
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Cette discussion a été modifiée Il y a 3 mois, 4 semaines par
phoenix73.
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