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  • Juger vs être jugeant

    Posted by Farf on 09/06/2025 à 10:01

    Hello todos !

    Qui n’a jamais entendu la fameuse phrase « je ne juge pas »?

    Qui n’a jamais croisé un Saint, qui s’en targue allègrement à tout bout de champ ?

    … D’où ma réflexion ici.

    Il me semble que tous autant que nous sommes, et dans la mesure où chacun est doté, à priori, de ses propres valeurs morales ou autres, et y est plus ou moins profondément attaché ou ancré, je me dis qu’il est plutôt malhonnête de se défendre de ce fameux jugement.

    Je pense que la subtilité se situe entre juger, et se montrer jugeant.

    A titre personnel, je peux « juger » que tel comportement ou tel acte est comme ci ou comme ça, car ils viennent justement titiller certaines de mes valeurs. Je vais donc avoir mon propre jugement, là-dessus.

    C’est là que je veux en venir.

    Est-ce que finalement, tout ne résiderait pas dans l’art de l’expression de ce jugement, plutôt que dans le fait d’avoir ce jugement ?…. Et donc, ne pas se montrer jugeant envers x ou y, tout en affirmant nos valeurs.

    On peut bien « juger que », sans pour autant donner à l’autre le sentiment de le crucifier.

    Vous en pensez quoi, vous ?

    PtiVortexEnMouss répondu Il y a 3 mois, 4 semaines 4 Membres · 10 Réponses
  • 10 Réponses
  • phoenix73

    Membre
    09/06/2025 à 10:49

    Tu prêches une convaincue, et je crois l’avoir déjà évoqué sur Beto : ça me gonfle quand on se dit « je suis non-jugeant.e », parce que c’est des grosses cacahuètes !

    C’est une composante de notre fonctionnement humain pour naviguer dans la vie.

    Nous jugeons tous et tout le temps.

    Ce qui est bien/mal, ce qui est beau/laid ; on peut juger une situation pour prendre des décisions. Comme tu dis, nous jugeons les choses de manière subjective, par rapport à nos valeurs. Tout comme nous avons tous jugé ce petit chanteur savoyard, mais qu’avons-nous jugé ? Lui en tant que personne ? Son talent ? Ou juste un simple « j’aime » ou « je n’aime pas » cette musique ?

    « Est-ce que finalement, tout ne résiderait pas dans l’art de l’expression de ce jugement, plutôt que dans le fait d’avoir ce jugement ? »

    Au fond, c’est le sujet de la communication non violente : comment dire à quelqu’un qui nous emmerde , sans lui dire franchement qu’il nous emmerde ?

    Je crois aussi que ce n’est pas applicable partout, du moins, dans ce que je suis et de ma perception.

    J’explique :

    La communication, c’est un émetteur et un récepteur… Et comme dit Werber :

    « Entre :

    * Ce que je pense,

    * Ce que je veux dire,

    * Ce que je crois dire,

    * Ce que je dis,

    * Ce que vous avez envie d’entendre,

    * Ce que vous croyez entendre,

    * Ce que vous entendez,

    * Ce que vous avez envie de comprendre,

    * Ce que vous croyez comprendre,

    * Ce que vous comprenez,

    Il y a au moins 10 possibilités que l’on ait des difficultés à communiquer. Mais, dit-il, essayons quand même. »

    J’ai tendance à utiliser les mêmes « outils » que la personne que j’ai en face de moi. Si j’ai une personne indélicate qui crache son venin sur tout le monde, je vais reprendre sa balle et lui relancer en pleine tête. Si j’ai une personne que je JUGE respectueuse et qui fait attention à l’autre, j’en ferai de même.

    Après, il y a les émotions, comme la colère… où nos filtres peuvent sauter. Donc, difficile parfois de suivre ce précepte dans toutes les conditions.

  • PtiVortexEnMouss

    Membre
    09/06/2025 à 12:50

    La première personne que je juge c’est moi même et vu que mon mode de communication est enflammé, entaché et parasité de pleins de choses qui relève de la névrose ( stress anxiété colère) bah… j’essaie de pas trop faire ma juge même si étant sans filtre ça va sortir tout seul sans mettre des nuances ou des filtres… je travaille la dessus j’essaie mais je suis trop un boulet…😅😣

    Et à contrario, autant jme juge et je juge les autres…. autant je déteste être jugée par les autres (d’ou mon stress ma colere mon angoisse des autres) et la réside je pense mon problème…. c’est un cercle vicieux dont j ai très difficile à sortir…. car comment empêcher le jugement quand soi même on s’auto juge ?!

    Et donc du coup encore une fois je vais donner une image de moi autocentrée sur elle même ( jme relis et jme dis … waw… ) ….un exemple comme un autre d’auto-jugement😅

    Ce qui ne m’empêche pas d’avoir des jugements juste sur les autres ( en général oui j’y arrive) et d’accepter aussi les jugements justifiés… mais là on est plus dans la critique que dans le jugement je pense….qu’en dites vous?

  • Pom2R

    Membre
    09/06/2025 à 20:51

    Vous avez remarqué que souvent celui qui dit « je ne juge pas » est justement particulièrement en train de juger. Comme s’il se rendait compte qu’il juge mais ne l’assumait qu’à moitié. Moi face à un « je ne juge pas », j’entend plutôt « ok je juge ce que tu dis /fais, et le jugement n’est pas en ta faveur mais par ma grandeur d’âme j’accepte (en fait je tolère plutôt) quand même que tu fasses différemment de moi. » bon ok ce serait plus long à dire.

    Je suis d’accord avec toi badvortex, un jugement justifié qu’on accepte se rapprocherait plus d’une critique. Quoique les deux sont proches. Dans un jugement apparaît la notion de valeurs, la critique a du sens dans un contexte donné.

    Une critique justifiée n’est pas forcément plus facile à entendre pour tout le monde, au contraire je trouve car l’accepter implique de savoir se remettre en question. Une critique injustifiée peut avoir pour réponse soit elle me passe au dessus le tête comme une info inutile ou elle me met en colère.

    Sur le sujet de la communication:

    Est-ce que le jugement ne passerait pas mieux dans la communication s’il était franc et honnête ? Au lieu de « je ne juge pas » dire « ce que tu dis / fait va à l’encontre de mon système de valeur car … » bref la communication non violente je te rejoins phoenix.

  • PtiVortexEnMouss

    Membre
    09/06/2025 à 21:26

    Je suis d’ accord avec toi miss pom2😉 et ça me fait penser également que dans le jugement, il y a une forme de sanction inévitable auquel on echappe pas et c’est ça le pire je pense… quand on juge, on sanctionne déjà… souvent… et c’est peut être une piste à trouver dans l’explication de farf  » juger ou être jugeant » …. l’action de juger en elle même n’implique que son auteur ( on peut ne pas être d accord avec cela comme vous l’avancez toutes) tandis que « être jugeant » la sanction tombe et l’on punit l’autre d’ une certaine façon…

    C’est très lié à nos cultures societales où l’on doit se comporter selon des règles bien établies…

    Et l’individualisme l’a repris pour soi en l’exacerbant sur toutes choses qui ne nous correspond pas à nous et à notre petit système de valeurs autocentré…

    Et donc on en vient à juger l’autre car il porte une couleur que l’on trouve de mauvais goût ou qu’il écoute une musique que nous on trouve débile…

  • phoenix73

    Membre
    09/06/2025 à 22:27

    Je préfère prévenir, je n’ai pas encore récupéré toutes mes capacités neuronales ( ça commence à revenir) ,mais c’est intéressant ce que vous apportez toutes les deux.

    L’individualisme a peut-être exacerbé ça, où l’on voudrait que le monde nous ressemble et en rejetant les différences à en devenir soi-même intolérant.

    Ou en voyant les listes de caractéristiques de la personne recherché pour le « grand amour » qui en est parfois le symptôme.

    Pour moi le jugement n’est pas forcément péjoratif, c’est aussi ce qui fait nos choix, nos amitiés aussi. Le « j’aime tout le monde » je n’y crois pas, en revanche je peux échanger avec bien des personnes qui m’apportent des visions différentes des miennes et qui fait évoluer « mon jugement ».

    Tout comme le qui me « juge » ou me « critique » , si c’est quelqu’un de proche ça peut me toucher ou je vais être davantage à l’écoute, tout dépend de comment c’est amené aussi, comme le dit @Farf .

    En revanche, si ça vient de quelqu’un avec qui j’ai peu de lien, ça me passe au dessus de la tête, j’en ai strictement rien à faire pour être polie.

    Car oui le monde vous juge tout le temps, à partir du moment que l’on sort de chez soi, qu’on pose un regard sur vous, il y aura un jugement , alors si on ne s’en balance pas … On ne vit pas ou dans la peur. J’ai eu dans ma vie des moments comme ça, à ne plus me mettre en maillot de bain, puis j’ai fait le choix de m’en tamponner la coquillette et je préfère vivre , pas envie de me cacher quand je sors avec ma moitié par exemple, je suis comme je suis, que ça plaise ou non.

    Bon c’est brouillon mais j’espère que vous avez compris keskejévouludire.

  • Farf

    Membre
    10/06/2025 à 19:46

    Merci à toutes pour vos réponses 😌

    Je me retrouve assez dans ce que vous amenez.

    Pêle-mêle, à propos de la CNV. Je trouve le concept très intéressant, en théorie. Dans la pratique, je lui trouve comme un manque de spontanéité. Je trouve chouette d’exprimer les émotions par exemple, de manière soft, avec mesure et recul. (Mais je trouve un p’tit côté enrobé, aseptisé un poil trop propret) Cela implique, pour ma part en tout cas, de pouvoir mettre sur pause une discussion. Cette pause n’est pas toujours bien reçue ni possible. Et, lorsque ça ne l’est pas, je fais au mieux en tant qu’émetteur ou récepteur ! Et se passe ce qui se passe, dixit ce brave Bernard (Werber). J’affectionne davantage les réactions « à chaud ». Pour moi, une émotion qui jaillit, quelle qu’elle soit, est un précieux indicateur, autant concernant ce que je peux renvoyer à une personne, que concernant ladite personne. A terme, cela permet de « connaître » un peu plus de l’autre, et comme tu le dis Phoenix, d’être en mesure d’utiliser les outils de cet autre…. sans toutefois aller vers de la sur adaptation pour ne pas le défriser, et ne pas trop s’éloigner de soi-même non plus.

    Il n’en reste pas moins que la cnv peut permettre d’aller au fond des choses, sans heurt, où chacun a bien défini son petit cadre aux limites claires pour tous.

    Vortex, à un moment tu évoques la critque. Déso en écrivant ce message je n’ai plus vos interventions sous les yeux, alors j’ espère ne rien oublier, ni personne. Donc. La critique. Je pense que le jugement est en lien étroit avec elle, dans le sens où c’est notre esprit critique qui nous sert à jauger, réajuster etc.

    Quant à ce que tu écris concernant l’auto jugement, là tu vois, j’ai plus le sentiment qie c’est de l’autocritique. Pour autant, te juges tu vraiment, ou est-ce de l’autoflagellation ? (je te taquine un peu 😘)

    Pom2, je valide ce que tu écris quand tu dis qu’une critique justifiée n’est pas facile à entendre pour tous, et la capacité de remise en question.

    Tout le monde ne l’a pas, c’est clair 🤭

    … Et ça me refait penser aux dires de Vortex et le jugement vis à vis d’elle-même… Cela m’évoque une lucidité certaine, sans faux semblant. Être en mesure de se regarder sans se fuir.

    … Et se regarder à travers le regard de l’autre ! Soit dit en passant, ça, ça peut être à double tranchant, selon 🙄

    D’ailleurs, tiens. En écrivant me vient une autre réflexion, par rapport à la recherche de validation. Mais c’t’un autre sujet. Quoique.

    • phoenix73

      Membre
      10/06/2025 à 20:13

      « Pour moi, une émotion qui jaillit, quelle qu’elle soit, est un précieux indicateur, autant concernant ce que je peux renvoyer à une personne, que concernant ladite personne. A terme, cela permet de « connaître » un peu plus de l’autre, et comme tu le dis Phoenix, d’être en mesure d’utiliser les outils de cet autre…. »

      Tu crois qu’une émotion qui jaillit est réellement un précieux indicateur ? J’en suis moins sûre. Je crois pas que l’on soit en capacité d’être réellement nous lorsqu’on est sous emprise de nos émotions.

  • Farf

    Membre
    10/06/2025 à 20:39

    Certes 🙂

    Mais là, tu parles d’emprise.

    Quand ça déborde, quoi. Ce n’est pas toujours nécessairement le cas. Je comprends ce que tu veux dire cela dit.

    Je reste toutedois sur le précieux indicateur dans le sens où, même s’il y a excès par exemple, eh bien cela peut révéler qu’on a touché une corde sensible, reveillé, peut-être, une blessure, ou autre. Bref, oui, pour moi, cela reste précieux, qui plus est qu’une fois redescendue, la personne peut ensuite s’ouvrir, pour exprimer le pourquoi d’un état. Donc, potentiellement, cela nous informe, et peut rapprocher.

    • phoenix73

      Membre
      10/06/2025 à 20:57

      Je comprends mieux pas faux…👍🏼

  • PtiVortexEnMouss

    Membre
    10/06/2025 à 23:10

    Les émotions apportent du lourd à la communication. Maintenant, dans le jugement si une émotion intervient c’est rarement objectif et toujours le reflet de quelque chose de sous jacent dans la construction psychologique superficielle ou profonde de la personne… et ça j’ adore… la vérité réside dans les profondeurs de l’âme … mais attention de pas creuser trop profondément au risque de s’y perdre… le zhumain est tellement fascinant et flippant!😝

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